Qu’est-ce qui passe par une oreille et sort par une autre ?
Non ce n’est pas la voix de votre conjoint qui vous demande désespérément où est le dîner. Non ce n’est pas celle de votre belle-mère qui vous dit que vous avez grossit.
Allez je vous mets la puce à l’oreille : si vous avez une adolescente elle vous en a sûrement rabâché les oreilles : le piercing ! Remarquez, c’est toujours mieux que d’avoir du persil dans les oreilles.
Sortez du trou, les temps changent
Pourquoi cette peur du piercing alors que sa pratique remonte à la préhistoire et à traversé de nombreuses époques et continents ? Plusieurs facteurs peuvent en réalité expliquer la mauvaise image du piercing, surtout du point de vue des parents.
Se percer que ce soit le nez, le cou, l’arcade ou n’importe quel autre endroit du corps peut être perçu comme une mutilation qui rend le corps impur pour certains puisque c’est une modification corporelle durable de même ordre que le tatouage.
Dans une grande partie de la littérature publiée en occident , on associe majoritairement le piercing et le tatouage à des comportements psychopathologiques ou anti sociaux. Cela peut s’expliquer par le port du piercing par de nombreux punk connu pour être des marginaux contestant la loi et les autorités.
Récemment des études psychiatrico légales pousse le « piercing » un peu plus loin, elles associent la pratique de celui-ci comme étant une automutilation et le qualifie de « destruction volontaire, non suicidaire du propre tissu corporel ». Cette image, véhiculée par ces ouvrages et études, a une énorme influence négative et fait naître de nombreux préjugés pas toujours fondés.Par exemple dans de nombreuses professions, les employeurs associent des connotations négatives aux individus percés.
Percer à jour, sinon on ne voit rien
Cette association du piercing et d’automutilation peut se comprendre, dans le sens où le piercing blesse puisqu’il transperce une partie du corps. Certaines personnes non percées peuvent ressentir un sentiment de rejet en voyant la suppression de l’homogénéité du tissu par l’insertion d’un bout de métal en travers de l’épiderme.
En général ces personnes associent cette image à une blessure ou douleur.
Cette association entre piercing et automutilation se renforce dans l’esprit des parents par de nombreuses pratiques douteuses et barbares des perceurs. Il faut savoir que 10 à 30 % des poses de piercing sont suivies de complications comme des infections, des cicatrices ou encore des hémorragies. Pire des virus peuvent être transmis entre les clients comme des hépatites, l’herpès et même le sida.
Les plus concernés sont cernés
Ceux qui sont le plus touchés par les infections se révèlent être les adolescents, car leur croissance n’est pas terminée. La solution est de désinfecter au maximum le piercing durant la cicatrisation. Les femmes enceintes sont elles aussi très souvent sujettes à des complications, principalement pour celles qui ce sont fait percer le nombril, car l’augmentation de la taille du ventre entraîne très souvent une distension de la peau et tire sur le piercing provoquant des infections.
Deux solutions s’offre à elles : retirer le bijou durant la grossesse, mais il faut savoir que le trou va se refermer si le piercing est récent, c’est-à-dire si il a été fait il y a moins de 2 ans. Une solution plutôt raisonnable, car le fait de garder un piercing au nombril durant la grossesse semble augmenter les vergetures.
L’autre alternative pour les mères qui veulent le laisser, c’est d’adapter la taille du bijou au nombril à la grosseur du ventre pendant les premiers moins. Vers la fin du cycle, il est conseillé de remplacer les bijoux métalliques par des bijoux spéciaux, flexibles et en plastique.
Adopter un pistolet, c’est se tirer une balle dans le pied
Il vaut mieux s’armer de courage que d’un pistolet pour se faire percer. Comme l’explique une brochure éditée par les Hôpitaux de Paris et l’assistance publique :
« Le développement de l’utilisation de dispositifs automatiques pour réaliser des piercings (pistolet perce-oreille) pose un problème de sécurité. Même pour le simple piercing du lobe de l’oreille, auquel le pistolet est théoriquement strictement réservé, il est un instrument potentiellement dangereux. »
Et oui il est quasiment impossible de nettoyer un pistolet correctement, et cela même s’il est équipé de cartouches jetables. Outre le danger sanitaire, d’autres facteurs sont à prendre en compte, par exemple le pistolet est un mécanisme très violent qui peut casser le cartilage et amener à des déformations permanentes.
De plus bien qu’il soit plus rapide il est plus douloureux que l’aiguille et atteint rarement l’emplacement souhaité. Alors pourquoi beaucoup de personnes l’utilisent ? Tout simplement pour son coût qui est nettement inférieur à celui d’une aiguille. Cependant mieux vaut payer plus que de prendre des risques inutiles et réels. Si vous décidez de vous percer, choisissez un bon perceur avec une certaine notoriété, et des bons outils pour le faire.
Oui, mais c’est la mode…
Malgré les risques qu’engendrent les piercings et sa mauvaise image dans la société, on remarque un engouement vers ces pratiques . Chaque année on note plus de 100 000 personnes se faisant percer une partie du corps en France, et cela surtout chez les adolescents.
Quelles en sont les causes ? Des sociologues expliquent ce phénomène. Selon eux, la motivation du piercing chez l’adolescent se traduit par une façon ou un moyen de s’exprimer, de se personnaliser voire de choquer. Cet « art corporel » permettrait d’accroire l’estime de soi.
Pour Perkins, bon nombre d’adolescents ont besoin de modifier leur apparence extérieure et leur estime de soi. Mais Sarnecky va bien plus loin, en prenant pour exemple les étudiants qui sont dans une phase transitoire entre l’enfant et l’adulte. Selon lui, le piercing serrait pour les étudiants « un moyen pour se créer leur propre rituel de passage » soit « une préparation à la vie adulte ».
Myers le rejoint sur cette idée en ajoutant que le piercing n’a rien à voir avec un » plaisir de douleur » mais au contraire que cette douleur qui l’accompagne est un rituel de passage à la vie adulte. Sweetman quant à lui associe la motivation d’un piercing avec la recherche de l’individualité. Une autre motivation est facilement décelable et cela principalement chez l’adulte : le piercing à la mode depuis quelques années malgré son image négative, à un impact sur grands nombres de personnes désireuses de montrer leur appartenance à un groupe de la société. Les motivations sont diverses et dépend de chacun, la signification des piercings va de paire.
Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous
La signification d’un piercing dépend de la personne qui le porte, mais aussi de son emplacement. Par exemple, un piercing visible sur le visage a une signification publique (on veut choquer, marquer son appartenance…) alors qu’un piercing placé sur les organes génitaux aura une signification intime, souvent sexuelle.
Aujourd’hui on peut établir un code des significations des emplacements des piercings selon les personnes. Pour les piercings à la langue, tout dépend du sexe. Pour un homme en portant un, on aura tendance à penser qu’il veut affirmer son homosexualité, alors que pour une femme qui le montre sans cesse on dira qu’elle recherche un partenaire.
Pour un piercing au cartilage de l’oreille et arcade, tout dépend encore une fois du sexe et de sa localisation. Par exemple pour un homme percé en haut de l’oreille gauche, il sera associé à un homosexuel alors que pour une femme percée en haut de l’oreille droite on dira que c’est une lesbienne. Quel que soit le sexe, si la personne est percée aux deux oreilles on l’associera à une bisexuelle.
Pour le piercing au nombril qui nous vient des civilisations antiques d’Égypte, on l’associe aujourd’hui, et cela quel que soit le sexe à une personne facile et libertine. Quant au piercing au nez, qui nous vient d’Inde où là-bas il est le symbole de beauté des femmes hindou, on l’attribut aujourd’hui, pour les hommes qui le portent, aux « indécis sexuels ».
Le piercing aux lèvres était quant à lui pratiqué par de nombreuses civilisations comme les Aztèques et les Mayas qui ornaient leur lèvre de boucles en or pure, probablement pour mettre en avant le pouvoir aphrodisiaque de cette partie du corps.
En Amérique centrale et en Amérique du Sud, des tribus se perçaient la lèvre pour y mettre des plateaux en bois. Il y a quelques années le piercing aux lèvres chez les hommes était mal vu, cependant depuis peu il devient populaire par les transsexuels et travestis. Un moyen d’appartenir à un groupe et d’affirmer sa sexualité. Le piercing au téton nous vient d’Amérique centrale, il symbolisait le passage à l’adulte.
On raconte que durant l’Empire romain, les légionnaires de haut grade en avaient pour y accrocher leur cape. Aujourd’hui sa signification est tout autre, il est uniquement d’ordre sexuel. Un tel piercing chez la femme est associé au sadomasochisme. Chez l’homme il symbolise un féroce appétit sexuel.
Quoi qu’il en soit, avant de vous faire percer renseignez-vous sur ce que ça engendre. Un piercing quel qu’il soit et, peu importe son emplacement, nécessite toujours des soins, et un temps considérable de cicatrisation. De nombreux gestes sont à adoptés comme éviter la piscine, le soleil, les vêtements trop serrés…
Bon avec ça, j’espère que je vous aurais appris quelques bricoles aujourd’hui, bisous les filles.
Plus d’infos : Piercing – Perspectives psychosociales d’un phénomène de société
Fascinant!
Un article intéressant mise à part le fait du durable, en fait c’est l’idée générale de la phrase (modification corporelle durable de même ordre que le tatouage. )qui me gène, un percing étant beaucoup moins durable et visible qu’un tatouage qui sera toujours plus visible.
Le percing est devenu chose courante chez les ados, mon fils me rabâche sans cesse son envie de percing ( je ne suis pas enthousiaste), mais je me dis parfois que c’est moins galère qu’un tatouage.
Magnifique la photo de dos de femme ….
@+
Y en a qui ont de drôles de passe-temps quand même !
Et pour dormir, ça doit pas être très pratique !
Complètement dans le champ pour ce qui est des significations…
Arrêtez de chercher des significations de goûts sexuels partout ! Les piercing c’est juste une question de mode ou de goûts. La grande majorité des gens piercés ne sons même pas au courant de ces « significations » et le font juste parce qu’ils aiment ça. Non mais sérieusement, qui se dit « ah je vais affirmer mon homosexualité avec un piercing que personne ne verra sur mon oreille 😀 «
Très intéressant !
Mais, pour ma part, l’emplacement de mon hélix (piercing au cartilage) correspond plus au côté où je ne dors pas et non à mon orientation sexuelle.
Merci pour cet article très intéressant ! Pour ma part, je recherchais vraiment les significations car je ne savais pas quelle oreille me percer et je ne voudrais pas que l’emplacement soit « mal » perçu ! 🙂