Avant de prospecter le meilleur endroit pour implanter son commerce de bijoux et se lancer dans la vente, il faut connaître le marché sur lequel on tente de percer, être un petit poisson rouge au milieu d’un banc de requins ne fera pas de nous la nouvelle coqueluche du coin. Puis déterminer ce que l’on vend. Enfin définir nos cibles potentielles et où les trouver, la température de l’eau n’est pas la même partout.
Je suis consommatrice, vous êtes consommateurs, la qualité du produit, le prix, le paiement et la livraison en un tour de main déterminent notre satisfaction. Un commerce qui tourne est donc un commerce qui contente chaque intervenant de la transaction, le consommateur, le distributeur et le fournisseur, ces deux derniers pouvant être ou non une seule et même personne ou société.
Première étape : l’approvisionnement du produit que l’on vend
A / Créer ses propres bijoux et les vendre revient à être artisan, donc fournisseur, si l’on décide de créer son échoppe ou passer par une boutique revendeuse, fabriquer en série et posséder un catalogue professionnel de ses produits (en ligne ou sur papier) sont deux conditions indispensables.
B / Nous pouvons aussi choisir d’être celui qui distribue et met en avant le talent de nouveaux artisans ou grands créateurs. Deux fois par an, s’organise le salon international Bijorhca à Paris. 300 créateurs exposent leur travail auprès de 12 000 acheteurs professionnels du bijou, fournisseurs, fabricants et prestataires de service. En tant qu’artisan, l’investissement n’est pas donné, le stand est à 1000 euros la journée, mais les salons permettent de nouer rapidement des partenariats et d’étendre son réseau de contacts dans toute la filière.
C/ Sur internet aussi, il est possible de trouver des grossistes fiables comme Ladymac. Sur Aubervilliers, il y le marché Cifa, reconnu pour la qualité de ses grossistes.
Comme moi, vous vous demandez sûrement comment évaluer la fiabilité d’un fournisseur, dont dépendra la pérennité de votre activité. J’ai donc creusé un peu la question.
Ce qu’il faut évaluer et rechercher chez un fournisseur fiable :
- Des prix acceptables et des certifications de qualité produit.
- De bonnes capacités logistiques ( sur le mode de livraison et le règlement des commandes, leur capacité d’approvisionnement et leur respect des quantités)
- Une bonne réactivité ( en cas de modification ou non-conformités de la commande).
- Une bonne gestion des retours
- Une possibilité d’innovation
- Leur disponibilité en termes d’informations
- Évaluer leur réputation dans le secteur, et leur roulement journalier.
- La durée de votre relation
- Et point non négligeable, déterminer ce que VOUS leur apportez. ( au niveau financier, réseau relationnel, etc…)
Certains seront tentés d’acheter directement en chine chez Aliexpress ,
Il faut savoir que Aliexpress est un site qui ne dépend pas des lois française en matière de protection du consommateur, et sert juste d’intermédiaire. Et surtout, qu’on vous la réclame ou non, si la TVA n’est pas payée, vous risquez d’avoir de très mauvaises surprises de la douane ou du fisc. Petit lien pour en savoir davantage sur la TVA à l’importation.
Le financement, la disponibilité et les conditions de votre approvisionnement définissent sous quelle activité votre commerce sera le plus rentable. Que vous soyez simple distributeur, fournisseur pour une boutique revendeuse, ou le commerçant artisan de vos produits dans une boutique ou sur un stand, une fois les limites de vos aptitudes et potentiel évalués, il faut savoir où trouver vos cibles potentielles. Ce n’est pas le tout d’avoir des asticots en bout de sa ligne, faut-il encore que la zone soit poissonneuse.
Deuxième étape, où exercer son activité ?
D’après une étude du marché, on localise les habitudes de nos futurs consommateurs. Pour investir les bonnes places, mieux vaut connaître les responsabilités et les charges qui leur incombent, car chacune est réglementée, nécessitant statut fiscal et des autorisations.
Vendre sur marchés :
Les sites internet des mairies et des Offices de Tourisme offrent, sélectionnent et attribuent des places sur les marchés dans leur commune et aux alentours sur candidature. Le commerçant peut choisir entre un statut de marchand ambulant ou fixe, en louant un espace.
Vendre sur internet :
Un e-commerce sur internet n’est pas la garantie de vendre. ( je le précise, car beaucoup le croient) Bien-sûr, on peut viser la planète entière, mais c’est bien cela qui transforme le web en un marché très concurrentiel. Un site sur le web implique des connaissances techniques, commerciales, marketing et logistiques, inévitablement une bonne gestion de son temps. Gérer de A à Z implique l’expertise dans ses divers domaines ou les moyens financiers de sous-traiter certaines tâches par des professionnels du métier.
Pensez au dropshipping :
Dans le concept de « dropshipping », le distributeur se focalise sur la génération des ventes et la distribution des produits (l’aspect commercial pour lequel il touche une commission), de son côté, son fournisseur gère la production et l’aspect logistique (les stocks et la livraison).
Si on se place en tant que fournisseur, une boutique revendeuse indépendante est moins stricte qu’un distributeur plus connu, comme amazon, ebay… qui exige une charte complète et stricte des produits. Sans compter que leur stratégie marketing tire les prix vers le bas, en privilégiant vos concurrents directs quand cela les arrange.
Ouvrir un commerce :
Deux options possibles, créer sa marque ou être franchisé, le second vous économise le temps de création d’un concept et d’une stratégie commerciale (c’est une solution plus facile pour ouvrir une bijouterie). L’emplacement étant fixe, son choix est crucial et génère des frais supplémentaires.
Troisième étape , les aspects légaux :
On aimerait tant poser son stand commercial où bon nous semble (sous la Tour-Eiffel), mais quand on apprend ce qu’on encourt à pratiquer la vente à la sauvette , l’envie nous passe très vite. (sauf si vous envisagez 6 mois d’emprisonnement aux frais du gouvernement, c’est une option) Voyons plutôt dans la légalité quelle réglementation est nécessaire à la vente suivant le lieu.
Personnellement, quand il est question de paperasses administratives, la première image qui me vient en tête c’est Astérix et Obélix lors des 12 travaux, venus dans la maison qui rend fou pour acquérir le laissez-passer A38.
Qu’induit la vente sur les marchés ?
On peut rapidement jauger la qualité d’un marché à sa liste d’attente pour un emplacement, mieux vaut connaître les attributions des places et les délais.
« L’abonné » paye des droits mensuels ou journaliers pour un emplacement fixe.
Le volant se présente avant l’ouverture pour profiter des places vacantes et négocie avec le placier son obtention. Les formalités légales de la vente sur un lieu publique ( marchés publics, foires, halles, salons, marchés d’été ) sont principalement :
- Une déclaration d’activité à la préfecture
- Dans tous les cas, le marchand doit être soit immatriculé au registre du commerce et des sociétés (RCS) s’il est commerçant, soit immatriculé au registre des métiers (RM) s’il est artisan, soit être déclaré en tant qu’auto entrepreneur (ou micro-entrepreneur).
- Si vous envisagez de vendre dans une commune éloignée de votre siège social, une carte de commerçant ambulant est nécessaire. Sur dossier, le commerçant l’obtiendra de la chambre du commerce et de l’industrie (CCI). Un artisan, lui, déposera sa demande auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA).
- La vente par consignation (ce qui est souvent le cas pour des produits saisonniers) nécessite le versement d’une garantie ou caution contre remise d’un récépissé.
Sur internet :
Le lien de confiance passe par une identification transparente de votre société, dont des mentions légales claires ( Numéro d’immatriculation RCS, contacts, capital social, etc.)
Un système d’avis clients est aussi fortement recommandé.
Bien sûr, le petit cadenas vert qui assure de la sécurité des transactions est indispensable.
Ouvrir sa boutique :
Autoentrepreneur ou gérant ? Le statut que vous choisirez est important
Dans le cas d’une SARL ou SAS, vous êtes dans le cadre d’une entreprise classique, je vous invite à vous renseigner ici .
Vous pouvez aussi choisir le statut d’autoentrepreneur
Il permet de minimiser les charges, mais attention, le plafond de chiffres d’affaires maxi est de 170.000 euros (ça passe pour commencer), mais surtout vous ne pourrez pas déduire vos achats, dépenses et frais professionnels, car vous bénéficiez déjà d’un abattement fiscal de 71 %.
Enfin, vous n’échapperez pas à la comptabilité, vous devez tenir un registre des ventes et des achats .
Pour clarifier tout cela, rendez-vous sur https://www.lautoentrepreneur.fr/
En conclusion :
Cet article n’est qu’un petit résumé, car le sujet est très vaste. Mais il permettra sans doute à certain(e)s de réfléchir sur les différentes options.
Bonjour Lily, tu as oublié tous les aspects douaniers qui doivent venir bien en amont des autres facteurs… déclaration d’existence, tenue du livre de police, enregistrement du poinçon de responsabilité… bref une belle lecture complémentaire à rédiger.
Bien vu bijouifique, c’est dans le prochain article 🙂
https://www.unvraibijou.com/blog/comment-ouvrir-une-bijouterie/
Bonjour, merci pour ces infos. Je suis en phase de découverte au niveau 0 d’un éventuel projet pro. Je ne comprends pas une chose sur la TVA : en tant que micro-entrepreneur, on achète au grossiste un prix d’achat avec la TVA, du coup sur quelle base applique t-on le coefficient de marge ? sur ce prix TTC (prix HT + TVA, avec frais de transport) ou sur le prix HT ?